Que dire de ces 3 jours passés dans cette ville de 15 millions d'habitants, les sentiments sont antagonistes.
Lors de ces 3 jours, nous avons prévu
le reste de notre itinéraire et mauvaise
nouvelle, la ligne ferry entre Iskenderun et
Port said a été suspendu, pour raison économique,
depuis juillet, nous ne désespérons pas de
trouver un bateau. Nous avons envoyé quelques
mails pour l'instant, nous nous acheminons vers
la prise d'un avion après notre visite de la
capadocce.
D'un côté, le nombre de personnes, de touristes
et d'habitants, fait penser à une grosse
fourmilière, cela en devient vite oppressant. La
Istiklal caddessi sorte de Champs Elysée déborde
de monde à tout heure, presque impossible d'y
passer en vélo. Cette ville ne dort pas, pas
même le dimanche où les ouvriers bitument des
rues microscopiques qui font les méandres du
nouveau quartier où nous avons pris la nouvelle
auberge.
Oppressante
par sa circulation, attention à ne pas mettre un
pied sur la rue quand un taxi arrive à plein
vitesse, le klaxon résonne de façon continu, le
feu n'est pas encore passé au vert, que l'on
l'entend déjà. Oppressante par les odeurs qui
s'y mélangent, l'odeur de la mer que l'on peut
voir et traverser en ferry, ce que j'ai fait
pour rejoindre l'autre rive du Bosphore, 3 lt
dans une machine, me donne un jeton et ensuite
c'est comme dans le métro, on attend que le
bateau arrive et en 30min on est sur l'autre
rive, côté Asie. Odeur de poisson en passant sur
le pont galata qui surplombe la corne d'or et où
les pêcheurs s'alignent comme des sardines,
leurs cannes plongeant à 6m jusqu'à l'eau pour y
attraper des mulets. Odeur de kebab et de
nourriture pour tous les goûts à n'importe
quelle heure. Parfois tout se mêle et donne une
odeur particulière à cette ville.
C'est aussi une ville attirante et
comme on parle nourriture et que beaucoup de
monde a remarqué que nous aimons bien mangé, la
ville regorge de magasins de pâtisseries
orientales où le miel coule sur des pyramides de
feuilletés aux pistaches, de roulés à la noix et
de pleins d'autres choses alléchantes. La rue
quant à elle, rivalise d'autres atouts avec la
vente de petit pain doré au sésame ou tournesol
(on dirait des bagels) tous chaud sortis de la
boulangerie, de jus de fruits surtout de la
grenade. Des vendeurs de noix et graines
déplacent leurs stands à roulettes et
fournissent des paquets de toutes tailles.
Attirante par ces dédales de rues
dans le bazar où alterne magasins de fringues,
de robes de mariée, de foulards, d'acheteurs
d'or et où il est agréable de se laisser perdre.
Avec ses mosquées et ses églises, ses parcs où
il est possible de se reposer après avoir
traverser une partie de la ville à pied, j'y ai
quand même pris le tramway pour me rappeler
Nantes.
Enfin cosmopolite, dans les rues on
croise tous les types de nationalités, touristes
occidentaux, indiens, asiatiques, arabes. Et
aussi de jeunes turques en mini jupes cheveux au
vent à côté de femmes totalement couvertes
jusqu'aux yeux de leur tunique noire. Les bars
"branchouilles" à l'occidental font face aux
cafés où les hommes boivent leurs thès en fumant
et jouant aux cartes.
Je penses que 3 jours c'est trop peu
mais même une semaine ne suffirait pas à faire
le tour de cette mégapole qui fait 7 fois la
taille de Marseille, d'y voir tous les
bâtiments, de se perdre dans les rues et
quartiers, de vivre cette vie nocturne
débordante.