Le 12/10/13 à un
col
Jour 58 - Etape 53 - 67 km
Jour 58 - Etape 53 - 67 km
Levés au son
du premier appel à la prière du muezzin, il fait
encore nuit, pourquoi si tôt? Car nous savons
que la journée va être ponctuée d'ascension donc
en partant tôt' nous espérons éviter les grosses
chaleurs de la journée d'hier, quitte à faire la
sieste.
Le levé de
soleil sur le pic rocailleux est superbe, un
léger voile nuageux fait s'embraser les
montagnes derrière lui, des traînées nuageuses
ressemblent à une pluie rouge. Un cirque de
montagnes entoure la petite rivière. Nous
prenons notre petit dej, dans les herbes hautes,
en admirant le spectacle, il est déjà 8h. Pour
rejoindre la route, nous devons d'abord
descendre de notre perchoir via un petit chemin
fait d'épines de pins et de terre rouge meuble,
nous marchons près de nos vélos, les mains sur
les freins.
Une fois sur
la route, nos 20 premiers kilomètres, nous
permettent de nous rapprocher de ce pic édenté et d'en faire le tour.
Nous obliquons ensuite vers la ville de Lacin où
à l'entrée, nous croisons un troupeau de chèvres
à long poils surement mohair. Dans le village,
nous décidons de nous arrêter boire le thé au
soleil afin de demander notre chemin. Plusieurs
personnes s'attroupent autour de notre table, on
nous offre le thé, Oguz sert d'interprète avant
de nous inviter à une cérémonie en mémoire de
son père décédé 40 jours plutôt. Cette cérémonie
consiste en une prière à la mosquée puis d'un
repas. Il est seulement 10h et au départ nous
restons attablés à siroter nos thés et de l'eau
minérale goût poire (spécialités du village),
nous questionnons Oguz sur le village, les
traditions turques, sa vie, il est architecte
dans la grande ville de Eskisehir, puis débute
la prière et nous demandons si nous pouvons y
assister, il n'y a aucun problème. Nous rentrons
dans la mosquée par l'entrée des hommes, une
fois à l'intérieur et après avoir enlevés nos
chaussures (je ne sais si c'était une bonne idée
pour leurs nez), nous nous asseyons dans la
première partie adossés au mur. En face de nous,
un demi cercle de prieurs agenouillés, dans
leurs dos une mosaïque bleu en forme de porte
avec une alcove. Les prieurs, tour à tour,
spalmodient des versets du coran. Nous y restons
1h et peu à peu la mosquée se remplit de
fidèles, 2 prieurs se lèvent et viennent nous
souhaiter la bienvenue. La cérémonie se termine
vers 13h, à ce moment tous les participants se
retrouvent dans le jardin de la mosquée pour un
repas offert par la famille. Nous sommes
attablés à côté d'un homme ayant vécu en
Allemagne et du beau frère d'Oguz, contrôleur
aérien à Ankara et qui parle très bien anglais.
Encore à ce moment là, on vient nous saluer,
nous serrer la main et nous souhaiter la
bienvenue. Les gens sont très gentils, contents
que nous nous soyons arrêter dans leur village
et d'avoir assistés à la cérémonie. Ils veulent
que nous mangions à volonté et certains viennent
nous questionner.
Mais il nous faut repartir,
nous n'avons fait que 30km et il est 14h30, une
petite photo et nous repartons heureux de toute
cette bienveillance. La route continue à suivre
la rivière mais nous montons un peu, les pins
remplacent les grenadiers et leurs odeurs me
rappellent les vacances dans les landes.
Sur les montagnes, nous avons le droit à
une vraie palette de peintre, ocre, jaune, gris et
même vert, nous obliquons vers le sud sur une
route en caillou qui longe un lac. Nous nous
arrêtons prendre de l'eau à une fontaine et direct
un paysan nous donnera des pommes, toujours en
nous souhaitant la bienvenu en turque, un jeune
gamin nous double sur sa mobylette et nous fait
comprendre qu'il faut que nous le suivions pour
manger mais nous déclinons gentiment son
invitation. Puis les choses sérieuses commencent,
nous ferons une ascension de 216m vers 898m
pendant 2h, sur une route asphaltée, seuls, sans
voitures au milieu des sapins. Nous apercevons à
la tombée de la nuit ce qui ressemble à un gros
félin. Nous posons la bâche et la tente près de la
route, dans un endroit protégé et plat en face
d'une fontaine. Tout est calme dans ces sommets,
nous entendons seulement le cri d'un hibou.