mardi 24 décembre 2013

Problèmes techniques

Le 07/12/13 à désert pk 124km
Jour 114 - Etape 92 - 28 km

Même topo que la veille, le vent est à nouveau présent, je me lève plutôt que John ce qui est mauvais signe. Celui-ci n'est pas très en forme, il n'a pas d'appétit et ne déjeune pas. Nous faisons demi tour pour retourner à la précédente cafétéria, 2km avant toujours pour des histoires d'eau. John arrivera à boire une boisson sucrée. Nous commençons à rouler et c'est dur pour moi alors j'imagine pour lui.
Nous faisons 10km et tout à coup un petit bruit suspect en provenance de mon dérailleur arrière, John dit "spoke", je lui dis "tu m'as traité de quoi?", effectivement il a raison, j'arrive à voir que un des mes rayons arrières est cassé, en plus du côté de la caissette, pour les techniciens. Et bien ce sera un bon exercice dans le désert soudanais. Pendant que je m'y attele, john tente de dormir sous l'ombre de son vélo. J'arrive à changer le rayon en n'enlevant que la caissette sans démonter le pneu et chambre à air, heureusement que les têtes de rayons sont identiques. Côté voile je fais au mieux avec ce que j'ai, c'est à dire un stylo, 2 bouts de rayons et du scoth, ça a l'air d'aller, on verra sur Khartoum pour les ajustements. Et puis on est dans un pays qui pratique la charia, on ne m'en voudra pas si j'ai un léger voile.
 
Nous repartons après 45min mais John n'en peut plus et nous profitons de l'ombre du mur d'enceinte d'un pylône téléphonique pour nous mettre au frais et qu'il se repose. Pause d'1 heure et nous repartons direction la prochaine cafétéria pour faire une pause plus longue. Heureusement pour nous, elle n'est pas loin et nous demandons si John peut y dormir à l'ombre.
Je passerai l'après midi sur les nattes sous un toit fait de branchage, de cartons et de vieilles taules, à écrire et à essayer de comprendre ce que l'on me dit.
La cafétéria est tenue par le père et le fils de 8ans qui ne sait ni lire ni écrire, l'école est trop loin par contre il fait la lessive, s'occupe des ânes et sert le thé. Il a quand même un portable. J'ai du mal à imaginer la vie d'un enfant dans un trou désert comme celui-ci. Notre venue doit lui changer de son quotidien, vu les regards qui nous lance.

John n'aura pas la force de continuer et nous passerons surement la nuit ici.
À un moment, une voiture s'arrête et un homme descend avec une énorme pastèque que nous dévorons, il la découpe avec son couteau caché sous la manche de sa djelaba. Le père donne des plantes à mastiquer à John ainsi qu'une décoction puis ira chercher à manger avec son âne mais je ne sais pas d'où. 
Nous mangeons un foul assis en tailleur sur une natte pendant que John dort sur le seul lit. La nuit est déjà tombée quand le générateur est lancé, il distribue une lumière tremblante, on se croirait sur un bateau.