mardi 31 décembre 2013

Wad Madany en vue

16/12/13 Wad Madany
J120 - Etape 99 - 133km




Après avoir assisté à un très jolie levé de soleil entre les acacias, nous repartons faire le plein d'eau claire à la cafétéria de la veille, cela sera le seul moment d'effort de la journée, en effet le vent est de nord et nous descendons vers le sud vers Wad Madany, annoncée à 140km. Nous dévorons les 70 premiers kilomètres en moins de 3h (nouveau record des 40km -1h28) . Nous passons à travers des plaines d'herbes jaunes où des troupeaux de vaches et de chèvres broutent. Nous en verrons de nombreuses fois traverser la chaussée obligeant les énormes camions à s'arrêter. 

Sur notre gauche, de grands champs de cannes à sucre font leurs apparitions, ils sont entrain d'être récoltés puis généralement transportés par des charrettes tirées par ces pauvres ânes. Nous verrons des enfants courir derrière un pickup pour dérober une canne puis essayer de se la partager, même notre passage, pour une fois ne les a pas perturbé, d'habitude nous avons le droit à des grands "Hey" ou "Welcome" sinon les enfants restent bouche bée ne répondant pas à nos signes de la main.
Nous nous arrêtons à Ruffa à un poste de police et là, la chose qui leurs importe, c'est de nous prendre en photos avec leurs portables, pas de demande de passeport, rien, c'est le monde à l'envers. Nous apprendrons quand même que nous n'avons pas à retourner rive ouest comme l'indique le gps et nous gagnons 20km. Nous partons à la recherche de quoi manger dans Ruffa et il nous faudra 30min à sillonner le village, bringuebaler de direction en buibui fermés, avant de trouver un bosh.
Nous repartons et lors de nos derniers kilomètres, nous prenons notre temps et apercevons un ensemble de tombes (abu araz - cheikh dafala), depuis le bord de la route, rien d'indiqué dans le guide. Nous y ferons un crochet, accueillis par des gens très pauvres qui nous diront que ces 22 énormes tombes datent d'à peu près 4 siècles. Elles sont plantées là, parfois colorées au milieu d'un cimetière de petites pierres tombales. 
Lors de notre retour sur la route, nous comprenons pourquoi le gps nous faisait éviter cette partie, la route n'existe plus sur 2km, c'est l'anarchie pour passer, dans le sens inverse, sur notre gauche une voiture, sur notre droite deux camions se tirent la bourre dans la poussière rouge. Dans notre sens, un vélo se fraille un chemin et nous suivons un camion rouxelle avec des numéros de tel de St brieuc, Vannes et une plaque 56, un peu de bretagne qui se balade.
Nous arrivons à Wad Madany en moins de 6h, il fait encore jour et trouvons une lokanda avec des lits partout, nous avons droit à de la musique soudanaise. Le soir au coucher, c'est comme à l'internat certains discutent dans leurs lits, d'autres sont enroulés dans leurs couvertures tels des cocons.

Un peu de verdure dans ce monde de poussière



15/12/13 ?
J119 - Etape 98 -
78km


 


Nous quittons l'auberge assez rapidement, nous voulons arriver avant 8h30 à l'ambassade, heure d'ouverture, et nous avons bienfait car il y a déjà pas mal de monde. Comme nous avons rempli le formulaire la veille, avons 2 photos (attention sur fond blanc) et 20$, nous passons rapidement devant une dame au guichet. Elle me dévisage car la barbe et les cheveux ne m'aident pas par rapport à la photo de mon passeport, mais cela ira et nous discutons du voyage.

En tout l'obtention du visa aura duré moins de 2h. Nous passons à DHL pour que John renvoie son appareil photo défaillant mais impossible avec les douanes soudanaises et prenons la direction de la rive Est et du Nil bleu. En y allant nous passons devant des nettoyeurs de poussière qui ramassent des tas accumulés sur les trottoirs, le vent est toujours très fort et ramène toujours plus de poussière, je n'aimerai pas faire ce job, l'impression de toujours tout recommencer à zéro, mais cela permet sûrement à des pauvres gens d'avoir un revenu pour manger. 

Nous sortons de la ville en passant par des quartiers plus pauvres et arrivons en périphérie où nous passons devant un marché à bestiaux. Les chèvres sont entreposées sur les bords des routes et vendues 900ls. Nous passons devant un fabricant d'huile, qui utilise son dromadaire pour moudre et presser des graines de sésame, nous lui en acheterons une petite bouteille.
Plus nous avançons, moins la poussière et le sable sont présents, plus c'est vert et humide, cela paraît irréel. Nous sentons l'humidité diffusée par de grands arroseurs automatiques de plusieurs centaines de mètre. Parfois il y a même de petits marais avec des oiseaux qui batifolent. De grandes étendues de champs cultivés sont visibles, cela à des faux aires de Beauce à la française, remplacez le clocher par un minaret. On voit même des vaches paître dans des champs d'herbe jaunes, on croirait voir des champs de blé.
Tout est si plat qu'il est difficile de trouver un endroit pour être au calme, nous nous enfonçons dans une forêt d'acacias, mais la densité n'est pas élevée et la lune presque pleine ne nous aide pas.