lundi 5 octobre 2015

L'odyssée

11/09/15 à Betta 
Etape 223 - 46km

Et voilà, nous avons en seulement deux jours, là où nous en avions mis quatre il y a un an et deux mois, réussi à rejoindre nos vélos.  Bien sûr, il aura fallu attendre, à Windhoek, qu'un mini bus se remplisse (nous sommes arrivés 3 et 4ieme sur 15) en 4h pour atteindre Mariental. 

  Puis qu'un pasteur dans sa grande mansuétude et contre rémunération, nous achemine, dans le bacquet arrière de sa petite toyota accompagné d'un maman San ivre avec son fils, roulant son tabac dans un bout de papier, jusqu'à Maltahoé.  Nous reprenons nos marques tranquillement. Nous connaissons l'auberge et la ville, et savons que c'est ici que tout va se jouer si nous voulons partir rapidement. Nous patienterons le lendemain à la station service, le mot se propage vite que deux blancs cherchent un moyen de transport, les offres pleuvent, deux en 4h, mais excessivement chers. Nous trouvons enfin notre affaire dans une voiture du gouvernement avec un petit bakchich bien entendu mais nous aurons en prime le droit à un arrêt au dubwiss castel, château de 1909 érigé au milieu du désert. 

Retour à Betta. Je n'aurai jamais imaginé passer tant de fois dans ma vie dans ce trou paumé avec un unique camping et une station essence. Cette fois ci en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, Amélie stoppe la 5ieme voiture qui passent et après quelques parlementations et un peu de rangement dans le coffre, nous voilà embarquer. La ferme des Dutoit apparaît, nous retrouvons Isetta et son grand sourire avec plaisir. Ce sont presque des retrouvailles de famille. L'après midi sera consacrée au remplissage des sacoches et au remontage des vélos. Azimut et le vélo d'Amélie avait été parqués dans une autre ferme, Isetta nous dira que parfois elle est visitée mais nos vélos étaient là sagement et pas vendu sur le boncoin local.
 

Tout est fin prêt rapidement et nous pouvons aller nous coucher avec un plaisir non dissimulé et une certaine appréhension. Dans la nuit Amélie me réveille car chose extraordinaire, il pleut sur le toit, bon ce sera trois gouttes, une pissé de moineaux comme dirait Stephen.  Chose moins extraordinaire au réveil, un vent à décorner un oryx s'est levé et souffle en bourrasque. Isetta nous dira que les mois d'août et septembre sont les mois les plus venteux de l'année. Malgré cela et après un petit thé, nous prenons enfin la route, pour seulement 100m, car j'ai monté mon cale pied à l'envers, faux départ. 
 
Nous voilà sur nos montures, le panneau werelend "le bout du monde" sera le départ de notre nouvelle aventure.

Force est de constater que tel Ulysse nous devons affronter une nouvelle épreuve, ce vent puissant qui vient du sud est. Nous faisons poussivement nos 5 premiers kilomètre sur la piste en 30min, mais nous avons le sourire. En plus, le ciel est couvert ce qui permet une certaine fraîcheur dans le printemps qui s'annonce dans l'hémisphère sud.  Amélie a fait chausser de nouveaux pneus à son vélo, plus large ceux ci agrippent encore mieux la piste et lui donne le morale, le souvenir et lieu de la chute ne sont pas très loin. 

Nous bifurquons vers la droite, le vent cette fois ci nous vient de travers, nous avançons mieux et retrouvons les paysages magnifiques de ce far west namibien. La piste longue, une montagne et nous revoilà le vent dans le nez, les petites buttes de sable rouge mettent un temps fou à se rapprocher, une fois passée un autre point de mire mettra son temps pour être dépassé. 

Les souvenirs et les habitudes reviennent, nous cuisinons des pâtes à l'abri d'un bungalow d'un lodge où nous voulions nous restaurer.

Nous repartons et le vent est encore plus fort dans l'après midi.  Betta qui a été par deux fois, notre point de passage, se fait désirer.  Nous apercevons au loin son réservoir d'eau et son éolienne, plus nous piquons vers l'est et plus le vent forci. Nous y arrivons enfin, pour une reprise cela a été un peu dur. Ce soir les étirements seront nécessaires si nous voulons atteindre le Cape à temps mais surtout si ce vent persiste à vouloir nous empêcher de rouler.